M’étant éloigné de Paris, et de nouveau célibataire par la force des choses, j’alimentais mon profil Facebook de photos et commentaires. J’avais un peu de mal à digérer la rupture précédente. En plus du poison, si l’herbe est plus verte ailleurs, c’est surement vrai, mais n’y avait d’autre choix que d’avancer. Nous étions en plein milieu de l’hiver et sortir le soir, quand je n’étais pas obligé ne me venait pas à l’esprit. Aussi, mes « amis » sur le réseau social étaient toujours les mêmes. Certains fiables et d’autres beaucoup moins, donc un petit ménage s’imposait. Il y avait bien eu des approches sympathiques, mais aucune ne sortait vraiment du lot. Je me souviens d’avoir été en contact pendant plus d’une semaine avec un couple de Soumises, mais ma nature, plutôt méfiante, faisait que j’avais du mal à y croire, malgré les photos parvenues. Bien plus tard, j’ai réalisé la sincérité de la proposition… Aussi, une prof de piano, qui avait fait une apparition quelques mois avant, avait changé d’avis et qui était revenue. Son coté intellectuel m’attirait, mais elle habitait beaucoup trop loin, et je n’ai jamais vraiment accordé de crédit à sa requête… Je ne cherchais pas la compagnie, car de ce côté-là, en sortant, je rencontrais de jolies femmes. Mais, rien ne m’attirait. Tout simplement un peu blasé. Un soir dans la liste de « proposition d’amis », je vis un profil proposé, le pseudo ne me disait rien, mais un certain nombre d’amis en commun. Je regardais la liste des dits amis communs, et aucun d’entre eux ne me donnait une image négative. Je décidais de regarder le profil proposé plus en détail. De jolies photos de présentation en noir et blanc dont une avec un homme de dos avec écrit la mention « privé », quelques textes, mais au final, rien de très explicite. Une autre photo attira mon attention, sans me souvenir des termes exacts, faisait référence à une envie certaine de ne plus être dérangée « mode gentille désactivé ». En synthèse, le profil selon mon analyse disait : « Femme en relation, qui ne voulait plus être sollicitée ». En résumé, passez votre chemin ! Me surprenant moi-même, je lui envoyais un message privé qui ressemblait à cela : « Malgré votre « Mode gentille désactivé », puis-je vous demander en ami ? ». Nous étions en Mars 2015. Quelques temps plus tard, je recevais de sa part, une réponse au message, teintée de courtoisie et de méfiance mesurée pour résumer le pourquoi du comment… Le Mode gentille désactivé, lui-même pas tout à fait désactivé. Je marchais sur des œufs car ma réputation avait été copieusement salie quelques mois avant sur une page relativement suivie. Sans devenir « ami » version Facebook, un dialogue courtois s’installa. Elle me posa beaucoup de questions, et de temps en temps me fit des confidences avec parcimonie sur sa vie. Aussi, très vite, je fus mit au courant qu’elle avait une relation virtuelle avec un dominant, et que cette relation lui plaisait. Les jours passèrent, et régulièrement nous dialoguions. Ma surprise fut, la nature des questions, sur ma vision du BDSM, ma personnalité. Je percevais un intérêt discret sur mes propos, mais n’hésitais pas à me souligner son engagement, aussi virtuel qu’il était. Un jour, elle me demanda de faire ma demande d’ami car selon elle, rien ne pouvait s’y opposer. J’en savais un peu plus sur elle… une certitude : femme aux propos élégants, courtoise, respectueuse, la petite trentaine, modeste et novice dans le monde BDSM et libertinage.
Si, je faisais abstraction de nos échanges en MP, Nadège était très discrète. Simplement, elle animait une page avec des photos et des textes qu’elle écrivait, plus ou moins sages. Nous avions un rythme de vie semblable et nos échanges étaient de plus en plus longs et tardifs. Pendant un certain temps, sa relation avec son dominant « virtuel » semblait prioritaire. Mais son intérêt partagé pour moi semblait évident. Les semaines passèrent et ses questions à mon sujet de plus en plus précises. Je lui proposais d’échanger nos véritables profils FB en plus de nos numéros de téléphones respectifs. Nos échanges avaient pris une nouvelle dimension, plus intimes, moins virtuels. Et un beau jour, elle fit le choix de remercier son Dominant virtuel pour se consacrer d’avantage à ma personne… Ma vision du bdsm, des plaisirs, de ma philosophie, de la vie tout simplement lui plaisait, et nous envisagions de nous rencontrer un jour. En confiance mutuelle, après quelques longues semaines de dialogue, elle connaissait beaucoup de chose sur moi, et de plus en plus sur mon passé dans le milieu du libertinage et du bdsm. Au cours d’une discussion racontant un déboire récent, elle reconnut même un protagoniste de l’histoire, et me raconta la suite qu’elle connaissait, de par un de ses contacts, me donnant par la même occasion, leurs pseudos et leurs pages. Je fus un peu piqué au vif de par ses révélations et j’ai publié sur mon mur des photos et des textes qui ne laissaient aucun doute sur mon état d’esprit du moment, histoire de « taquiner le gougeons ». Nous voulions rester discret Nadège et moi mais la rumeur « Facebookienne » courait déjà. Au point qu’un jour, Nadia me demanda par MP d’officialiser notre couple virtuel. Ce fut fait presque immédiatement par une mention sur ma page, prenant Nadège de court… La rumeur était virtuellement officialisée pour le grand soulagement de certains et certaines. Bien entendu, immédiatement Nadège recevait des remarques à mon sujet pas forcément très sympathiques. Mais, j’assume mon passé réel, mais pas forcément la légende que certains ont inventé à mon sujet. Même si parfois c’est plutôt flatteur, mais rarement de la part de la gente masculine. Nadège me posa quelques questions, plus ou moins justifiées, mais qui démontrait, la capacité de tentative de déstabilisation, de certains simplets du microcosme Facebook. Suite à ce comportement, je publiais de nouveau sur mon mur des piques acérées, sans jamais citer de noms, mais qui mouchaient les personnes concernées. Nadège comprenait la situation et notre confiance mutuelle restait invariable. Avec le recul, cette période fut un vrai test dans notre relation car peu de couples virtuels auraient pu survivre à ça.
Nous étions mi-avril, et je descendais de l’avion dans une belle ville du Sud. Le soleil était au rendez-vous, mais serait-elle là ? Nous nous étions mis d’accord sur la modalité de notre rencontre : venir me chercher à l’aéroport, un bisou, si je lui plaisais, et remise de culotte en montant dans la voiture… Je repensais à tous nos échanges, le fait qu’elle soit novice, ses doutes possibles et légitimes, et moi descendant de l’avion avec mon billet retour, ma valise, et une réservation d’hôtel en poche. Et, tout ça pour un possible « lapin » ou peut-être une incompatibilité d’un autre ordre. Mon doute se leva dès la réception d’un message de sa part. Elle me fixa un point de rencontre à la sortie de l’aérogare. Elle était là devant moi avec un sourire mesuré. Un joli brin de femme habillée d’un tailleur clair, fidèle à sa description. Un bisou plus tard, devant sa voiture, nous avions peu échangé. Elle me fixa puis me demanda si elle devait me remettre sa culotte visiblement un peu déstabilisée. Je lui répondis que plus tard c’était possible. Arrivée à l’hôtel du centre-ville, je prenais possession de la chambre et sortis les affaires de ma valise, en prenant bien soin de laisser ma cravache, un foulard noir, des liens et quelques autres petits objets en évidence sur le grand lit, pour une séance de « dressage ». Je la sentais intimidée mais pas peureuse. Elle devait être rassurée car je ne ressemblais pas aux psychopathes des séries tv du moment. Mais, d’un autre côté, les vrais malades ne ressemblent pas aux stéréotypes hollywoodiens… Je la regardais et lui proposais de me donner ce qu’elle devait retirer. Ce qu’elle fit sans dire un mot, puis lui expliquait en quoi consistait une séance de dressage. Elle s’installa sur le lit à quatre pattes, dos à moi, lui bandais les yeux, et commençais à lui caresser le dos à l’aide de ma cravache. Plus lentement, toujours à l’aide de mon outil de circonstance, lui relevais sa jupe sur son dos. Nadège ne bougeait pas, mais vu son attitude se préparait à toute éventualité. Je continuais les caresses, aidé de ma cravache, ses épaules, son dos, ses seins lourds et ses fesses. La percevant apaisée, je commençais à utiliser mon outil. D’une manière plus académique sur son postérieur, et de manière de plus en plus intense, en lui expliquant que c’était une de mes manières de faire respecter mes ordres ou punir. Je compris très rapidement que je n’aurai pas à poursuivre très longtemps cet exercice. Pour lui témoigner de sa discipline, je lui caressais le sexe puis offrit mon sexe en dégustation.
Le premier week-end avec Nadège se termina dans la bonne humeur, entre les séances de dressage, les moments plus vanilles, nous sortions au restaurant, et visitions sa ville. Cette jolie ville, je la connaissais déjà sous un autre angle, et à d’autres saisons. Nous avions eu beaucoup d’occasions de discuter, et je n’avais aucun ressenti négatif sur sa personnalité. Bonne vivante, avec une modestie certaine et un grand cœur, tous mes voyants étaient au vert pour continuer la relation. Quelques semaines plus tard, nous décidions de nous retrouver pour passer un week-end prolongé dans sa région, elle voulait me faire découvrir une autre ville. Le printemps pointait le bout de son nez, le soleil présent, et la température était plaisante pour cette petite escapade. Nous prenions sa voiture pour faire ce petit voyage, valises dans le coffre, elle était habillée selon mes consignes : en robe, bas, talons, et aucun sous vêtement. Je conduisais sa voiture tranquillement, sur l’autoroute dégagée. Je commençais à lui caresser la cuisse, et sa main se posa doucement sur la mienne, l’autoradio diffusait de la musique du moment. Sans la regarder, je lui ordonnai de poser ses pieds sur le dessus du tableau de bord, elle me regarda à travers ses lunettes de soleil, et sans dire un mot s’exécuta, je voulais vérifier que mes consignes étaient bien respectées. Ma main droite remonta le long de sa cuisse, et se posa sur son mont de Vénus. Mes consignes étaient totalement respectées car elle en portait pas de sous vêtement, et son pubis lisse témoignait de sa mémorisation de mes règles de bases. Elle anticipa mes souhaits en déplaçant son bassin vers l’avant, et en regardant fixement vers l’avant, me facilita l’accès à son sexe. De mon index, je caressais son petit organe érectile, et commença à se mordiller les lèvres. Je voulais sonder son antre, et sans un mot de ma part, toujours avec ses pieds sur le tableau de bord, se positionna pour me faciliter la tâche. Son taux d’humidité semblait élevé, et je profitais de la situation pour l’exciter d’avantage. De temps en temps, je regardais son visage pour évaluer son plaisir instantané, j’entendais de petits gémissements de temps à autre qui ne faisaient que confirmer son plus que bien-être. Les minutes passèrent, mes yeux fixés sur la route, et mon attention rivée sur ses petits gémissements, avec la concentration, la musique s’estompa. Je savais qu’elle était plutôt pudique, et je roulais suffisamment vite pour doubler le peu de camions en circulation, avec à chaque dépassement un léger sourire en la regardant. Les kilomètres défilaient, et j’avais remarqué une signalisation indiquant une aire de repos. As-tu besoin de t’arrêter, lui dis-je, elle me répondit par la négative. On va s’arrêter quand même je lui dis en la regardant avec un léger sourire…
L’aire de repos était presque déserte, et une fois la voiture garée, je lui demandai de descendre et de me suivre. Il y avait un peu plus loin sous les arbres des tables et des banc en béton, une autre voiture était garée plus loin, et je la pris par la main pour l’assoir face à moi sur une des tables, je me tenais debout face à elle, puis plongeant mes yeux dans les siens, lui ordonna de relever un peu sa jupe. Visiblement, Nadège sembla gênée mais exécuta mon ordre, je posais ma main sur sa nuque, et approcha lentement ma bouche pour l’embrasser, tout en lui disant d’écarter ses cuisses. Ma bouche collée contre la sienne, nos langues se trouvèrent, de ma main j’écartais d’avantage ses cuisses pour la caresser simultanément. Malgré sa timidité, vers midi sur une aire d’autoroute, avec des voitures qui passaient, elle se laissait faire, et au sondage de mes doigts, son excitation ne laissait aucun doute. Le fait de l’embrasser simultanément, l’empêchait de contempler l’environnement, ce qui devait d’un côté l’inquiéter et de l’autre l’exciter. J’aurais pu aller plus loin dans ce petit jeu, mais la débutante qu’elle était, me fit prendre conscience de ne pas pousser plus loin les choses. J’aime déstabiliser et les soumises aiment bien ça également, mais à ce petit jeu, il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, car blesser l’ego est difficilement récupérable par la suite. La petite séance d’exhibition dura environ vingt minutes. Après m’être assuré du bien être de ma partenaire, nous poursuivions notre route sagement, jusqu’à destination de notre hôtel. C’était peut-être la quatrième journée que je passais en sa compagnie, et je me faisais une idée plus précise de sa personnalité, qui m’était agréable. Je l’écoutais beaucoup parler, de sa vie, et de ses proches, et une confiance naturelle s’installait entre nous. Elle me posait des questions sur ma vie, mon passé, mais exception faite de mon vécu Bdsm, et libertin, je ne réponds que très rarement. Une certaine pudeur, ou certaines blessures encore vives, ou tout simplement une sorte de discrétion. J’ironisais aussi sur le fait de ma réputation d’être soi-disant inaccessible du fait de mon silence. La journée passait tranquillement et il était temps de penser à dîner. Nous trouvions un petit restaurant du nom de Nadège, pour plaisanter, je lui dis que ce devait être une bonne adresse. Quelques heures plus tard, nous étions de retour à notre chambre, j’avais remarqué que les murs n’étaient pas très épais, mais aussi qu’il y avait peu de monde. Un bâillon aurait été utile mais je savais que c’était un objet qu’elle redoutait, donc il ne faisait pas partie des objets emportés pour ce séjour. Un passage par la salle de bain lui fut ordonné, et nous voilà prêts pour une petite séance. Je la fis se revêtir pour la circonstance : bas et talons uniquement. Elle se présenta à moi, debout, et je lui bandais les yeux, attachais les mains dans le dos, puis lui fixa son collier prolongé d’une laisse. Je pris ma cravache et commençais à la caresser de son extrémité, lentement en l’effleurant. Je regardais le mouvement de ses lèvres pour deviner son ressenti en silence. De temps en temps, un petit coup asséné aléatoirement sur certaines zones de son anatomie pour la surprendre. Je devinais son plaisir monter, et posais mon instrument. Je savais qu’elle avait une très grande sensibilité au niveau de ses seins, et je pris ses tétons entre mes pouces et index, puis lentement pinça légèrement, ses lèvres bougèrent et je percevais une petite douleur ressentie, j’augmentai la pression de mes doigts, et ses épaules commencèrent à bouger, et son souffle s’accentua. Je relâchais la pression et lui demanda si elle aimait ça. Par une affirmative contrôlée, elle me répondit, alors je lui dis que maintenant elle allait tester les pinces. C’était des pinces à vis reliées par une petite chaine, le serrage se faisait par rotation de l’extrémité. Je posais la première pince sur son sein gauche, et serra lentement les mâchoires, toujours en regardant ses réactions, je stoppais au moment où sa bouche commença à se crisper, puis je fis la même opération sur le sein droit. La contemplant devant moi, déstabilisée, je décidais de serrer d’avantage les pinces et fit un quart de tour supplémentaire au niveau du serrage, elle fit une grimace, puis repris une expression plus tendue. Je lui ordonnais d’attendre à genoux sur le lit le temps de prendre ma douche. Puis, une fois terminée, je vins la rejoindre, elle n’avait sagement pas bougé. La saisissant par sa laisse, je pris la chainette qui reliait les deux pinces et tirais un peu dessus, vu sa réaction, l’efficacité de ces ustensiles ne faisaient aucun doute. Tirant sur sa laisse, je lui dis de me suivre à quatre pattes, je saisis la chainette et la tirai vers la salle de bain, l’avantage de ces pinces c’est qu’il n’y avait aucun effort à faire pour que Nadège me suive. Une fois dans la salle de bain, je sentis un certain effroi de sa part, alors je lui ordonnais de se mettre à genoux sous la douche toujours en la guidant, la petite chainette en main. Son attitude trahissait sa crainte : la douche dorée. Ne pouvant plus la tenir du fait de sa position par la chainette, je pris en main la laisse, puis retira son bandeau des yeux. Je restais quelques secondes devant elle, puis lui présenta mon sexe devant sa bouche que je lui demandais d’ouvrir. Je fis une petite temporisation et poursuivis avec un léger sourire que pour ce soir ça suffirait, qu’elle pouvait se relever. Nadège savait que l’uro n’était pas dans mes pratiques, mais elle sans avoir testé, elle n’était pas contre. De retour vers le lit, je la débarrassais de ses pinces, des liens, et elle me prit en bouche, en la tenant par la laisse. La suite de la nuit fut beaucoup plus vanille.
Nous nous étions donnés rendez-vous à Paris pour passer un week-end ensemble. J’avais choisi un hôtel sortant du commun, le Seven. Il faisait partie de ces petits bijoux d’hôtel avec un design sortant de l’ordinaire, situé dans le 5ème arrondissement. J’avais initié Nadège aux plaisirs de la soumission, mais pour qu’elle se fasse une idée plus précise de la réalité du sujet, je voulais lui présenter l’antre français du Bdsm « Cris et Chuchotements ». Par la lecture de romans plus ou moins autobiographiques, la vision de films plus ou moins réalistes, à travers internet sans trop de crédit, je crois que l’on peut se faire une petite idée du sujet, mais voir et vivre la réalité au milieu des réels pratiquants est irremplaçable, même si parfois ça pique les yeux. En tout cas après cette expérience, les autoproclamés de toutes natures perdent toute crédibilité. Le hasard du calendrier faisait que nous assisterions à une vente aux esclaves. Bien entendu, Nadège me demanda de ne pas la vendre car elle ne se sentait pas prête pour ça. D’un autre côté cela m’arrangeait bien car, de mémoire, je n’ai pas vendu plus de deux soumises et ce n’est pas dans mes pratiques. Nous arrivions ensemble de l’aéroport au Seven et Nadège fut émerveillée par la chambre mise à notre disposition. Certes, ce n’était pas une suite mais les jeux de lumières, l’espace douche, le design et le confort sont mémorables. J’ai toujours un certain plaisir à y retourner. L’après-midi passait vite. Et une fois installés, nous décidions de commencer par dîner dans un petit restaurant, puis retourner à l’hôtel pour nous doucher et nous changer, car chez Cris et Chuchotements un dress code minimum est à respecter. Durant le diner en tête à tête, je sentais la pression monter du côté de Nadège, ce qui est tout à fait naturel. Il y avait encore trois mois, le Bdsm était pour elle, virtuel Facebookien. Et maintenant c’était la réalité, c’est comme passer du bain dans la baignoire au bain dans l’océan. Je tentais de la rassurer, en lui expliquant calmement que je serai à ses côtés, et que le club était à cinquante mètres d’un commissariat de police. De nature prudente, elle semblait tiraillée entre l’envie et la peur. Pour terminer, je lui disais qu’en tout cas, en ma compagnie, elle ne risquait rien car personne ne m’approche si je ne le désire pas, et que nom surnom de Doberman dans le monde professionnel n’était pas qu’une illusion d’optique ! Et ça, elle le savait ! Finalement, elle se décida, nous rentrons à l’hôtel nous préparer. Douchés, de noir vêtus et en route dans le taxi. Déposés à quelques mètres de l’entrée du club, le temps de fumer une cigarette, Nadège fut reprise de doutes. Certes, elle ne parlait pas beaucoup, mais l’expression de se visage parlait pour elle. Cigarette terminée, je sonnais à la porte. Quelques instants plus tard, Nadège, collée à moi, le sésame s’ouvrit et Pascal me reconnut en me faisant la bise au passage. Je présentais ma Soumise débutante au Maître des lieux. Il l’a regarda et d’un ton ironique me dit qu’on allait s’occuper de ça ! Un petit coup de déstabilisation de plus pour Nadège. Nous déposions nos vestes au comptoir du vestiaire et Pascal me demanda si je comptais vendre Nadège ce soir. Semblant hésiter, je regardais la Miss, avec un léger sourire, restant silencieux quelques secondes, et me retournais en répondant par la négative. Elle était soulagée vu le sourire qu’elle me fit. Pascal me tendit la monnaie utilisée pour cette soirée à thème. Nous descendions par le petit escalier au niveau du salon bar. Il y avait un peu de monde mais sans plus. Des couples buvaient tranquillement leurs verres, discutaient, des personnes seules de passage d’une pièce à l’autre circulaient, le tout sur une ambiance feutrée, sur un fond sonore typique de cet endroit : musique lancinante en sourdine. Avant de commander nos boissons, je proposais à ma partenaire de faire une visite des lieux, car la vente n’allait pas débuter avant une vingtaine de minutes. Je m’amusais à présenter les différentes alcôves et pièces, comme un parc d’attractions. Je me souvenais des commentaires de Barbara, qui en ma compagnie, appelait cet endroit « Disneyland »… Nadège semblait plus détendue, mais restait très proche de moi, on ne sait jamais, si elle se perdait dans ce petit labyrinthe avec tous ces inconnus… De retour au bar, la soirée allait commencer, pour les hôtes de la soirée, se tenaient dans le salon principal. Nous étions debout contre le bar. Pascal se tenait au milieu de la pièce, sa petite fiche à la main et commença à plaisanter avec les hôtes autour de lui. Comme d’habitude, il lâchait quelques plaisanteries pour détendre l’atmosphère puis appela à haute voix Nadège pour lui demander si elle était certaine de ne pas vouloir participer. Un peu déstabilisée, elle répondit que non avec un timide sourire gêné. Puis, la vente commença, le Maître des lieux présenta un premier lot, avec son prénom, les pratiques envisagées et la durée. Les enchères fusèrent, et Nadège fut surprise, par l’ambiance régnante entre le commissaire-priseur du moment qui vantait les qualités du lot et les hôtes qui se prenaient facilement au jeu. Les commentaires de Pascal faisaient rires et même ma Soumise finissait par rire ! Après le deuxième vente, le Maître des lieux regardait Nadège et lui re-proposait à haute voix à travers le salon, de venir parmi les lots, simplement pour la taquiner, et elle refusa de nouveau, mais de manière de plus détendue, avec sourire. Finalement, après chaque lot acheté, Pascal lui posait la question de la même manière. Elle rougissait et riait presque aux éclats à chaque fois. Pour ma part c’était gagné, elle appréciait l’endroit et l’ambiance. La vente se termina dans la bonne humeur, et tous les lots étaient aux pieds des Maîtres et Maîtresses, acheteurs présents. Petit à petit, les nouveaux petits groupes formés regagnèrent les différentes pièces et alcôves, suivis par les autres : « Disneyland » commençait à s’animer. Je proposais à ma compagne de terminer son verre et de suivre le mouvement. Nous passions d’une pièce à l’autre, regardant les différentes scènes proposées par les uns et les autres, le tout dans une sérénité collective, des soupirs, des râles, des claquements de fouets, de cravaches, de martinets et de rires discrets se faisaient entendre. Je sentais Nadège de plus en plus à l’aise dans cet environnement, mais elle ne s’éloignait jamais très loin de moi. Elle me posa quelques questions sur les pratiques vues, me fit quelques commentaires auxquels je répondais dans la mesure de mes connaissances. Toujours dans ce petit labyrinthe, nous circulions, nous croisions des couples, des personnes seules avec ces échanges de regards, typiques de ce monde particulier de la nuit pour adultes. Je pris Nadège par les épaules et lui dis : « Maintenant, Soumise, suis moi ! ». Elle me répondit « Oui, Maître ». Sans dire un mot, je l’installais sur la table gynécologique, elle se demandait je que j’allais lui faire subir. Quelques personnes s’approchèrent et rentrèrent dans l’alcôve. Je pris un foulard et lui bandais les yeux. Je connaissais bien sa personnalité et je savais aussi que le regard des autres sur elle pouvait la rendre très mal à l’aise, donc lui cacher la vue était une manière de la protéger, voire de la libérer. Installée convenablement sur la table, entourée d’inconnus, je lui relevais sa robe et dégagea ses seins. Quelques personnes tentèrent de s’approcher d’avantage, et d’un regard leur fit comprendre de reculer un peu : l’effet Doberman… Après avoir travaillé ses seins, je la sondais pour mesurer son degré d’excitation, son plaisir coulait sur mes doigts, et m’approchant de son oreille lui dis : « Ce soir, tu vas faire ta première fellation en public ». Je lui fis tourner la tête et présenta à sa bouche mon sexe. Elle était là, offerte en public, personne n’osant l’approcher, en train d’œuvrer pour mon plaisir et le sien certainement mais d’une autre manière, plus cérébrale. Elle s’appliquait et elle devait percevoir la présence des personnes autour de nous, ce qui devait l’exciter d’avantage. Ma sève finit par remonter et elle resta figée quelques minutes. Le temps de me rendre plus présentable, un homme vint me demander s’il pouvait prendre ma place. Je prenais le temps de lui expliquer que ce n’était pas le moment pour ça car c’était une découverte pour elle. Les gens partirent de l’alcôve sans bruit et je rendis Nadège plus présentable à son tour. M’assurant de son bien-être, je lui débandais les yeux et lui demandais si tout allait bien. Elle me répondit positivement et je lui proposais de prendre un verre au salon. Pascal nous offrit les verres et vint parler avec nous puis partit s’occuper d’autres clients. Nadège était sereine et je lui demandais si elle savait combien de personnes l’avaient vu s’occuper de moi. Elle me répondit, deux ou trois, ce à quoi, je lui confirmais d’une bonne dizaine. Nos verres terminés, nous quittions le club pour rentrer à l’hôtel. Nous profitions des sublimes douches pour nous détendre et poursuivre notre soirée, cette fois-ci, teintée vanille.
Nadège était une femme plaisante et de très bonne compagnie, excellente cuisinière, agréable à vivre. Nous habitions loin l’un de l’autre, mais avec les moyens de communication actuels, il ne se passait pas une journée sans contact téléphonique, sauf quand le décalage horaire rendait les choses impossibles, mais il restait, les messageries et Facebook. Elle tenait une page, où elle s’exprimait publiquement de l’évolution de sa face cachée : la Soumission. Aussi, elle me permit de faire de nouvelles connaissances virtuelles… ses amis. Des gens biens et d’autres qui à la longue s’avéraient être de vrais concierges, pour le meilleur des cas. De mon côté, j’avais des amis, certains fiables et d’autres beaucoup moins. Combien de fois des personnes en qui j’avais confiance se sont servies de mes relations pour tenter d’en profiter, ou me savonner la planche. Comme dans la vraie vie, mais caché derrière un écran et un pseudo, les gens n’ont aucune limite à la trahison et au mensonge. Certains et certaines connaissent des cas où tout cela n’avait aucune limite. Et, certains l’ont payé très cher. Pour sa part, Nadège avait quelques amies qui sortaient du cadre virtuel, elles se téléphonaient régulièrement et échangeaient souvent sur le cadre de leurs côtés obscurs. Il y avait de petits groupes de personnes qui semblaient connaitre le milieu Bdsm, et je commençais à échanger avec elles. En bref, un nouvel horizon virtuel s’ouvrait devant moi. Mais comme toutes communautés, il y avait des problèmes, des non-dits, des jalousies. Notre relation était plutôt calme, mais il y avait toujours des personnes pour jeter de l’huile sur le feu, comme dans la vie de tous les jours, mais amplifié par l’anonymat des multi pseudos. Quelque part, il faut s’y faire et faire avec ! Dans ces nouvelles relations, j’avais aidé des personnes à passer des entretiens d’embauches avec succès dans la vraie vie, j’avais expliqué comment utiliser une cravache à un ancien « néo maître », conseillé des soumises vis-à-vis d’attitudes de leurs maitres. Et, j’en passe et des meilleures. Il y avait même un petit gourou avec sa petite cour qui me faisait plus penser à un mac, en recherche de femmes qui voulaient arrondir leurs fins de mois, et qui trouvait des clients pour elles. A cette époque, je tenais un groupe secret, alimenté par des femmes qui avaient étés abusées par lesdits maitres sans scrupules. Mais ces derniers, une fois repérés changeaient de pseudo ou de profils, depuis j’ai abandonné, j’avais l’impression d’écoper un bateau avec une petite cuillère. Après tout chacun ses problèmes, et pour connaitre un Maitre, il suffit de demander à ses anciennes soumises leurs avis. Les sentiments de Nadège, à mon égard, ne faisaient aucun doute, et ses petites pointes de jalousies justifiées, ne faisait que le confirmer. Nous continuions de nous voir, et nous en profitions pour visiter une partie de la France que je ne connaissais pas, rencontrer des amies virtuelles. Je ne dirai jamais de mal sur elles, mais je réalisais que mes sentiments n’étaient pas réciproques aux siens, et que le temps ne jouait pas en ma faveur, ni la sienne. De plus, sa vision exprimée de ma personne donnait des idées à un certain nombre d’autres femmes et soumises. Après plus d’une année de relation, je commençais à prendre mes distances, elle s’en rendait bien compte, mais me demandait du temps. Par peut être lâcheté, j’avais accepté de donner du temps, mais au plus profond de moi, le temps je me l’étais déjà donné. A cette époque, j’avais aussi à faire avec des tentatrices, des femmes qui venaient m’allumer, et j’avais toujours un doute sur la sincérité de leurs démarches. Aussi, une bonne amie de Nadège me fit part de l’intérêt que je suscitais auprès d’une de ses amies. Pour être honnête, les soumises expérimentées me laissent de marbre car j’ai toujours considéré qu’une relation Bdsm réelle allait au-delà de l’amour, et que si j’acceptais une relation avec elle, je devais accepter son histoire antérieure, souvent très lourde, car son égo est souvent anéanti, du fait de son surinvestissement inutile. D’un autre côté, je pense avoir fait le tour du libertinage, et que les relations d’un soir ou d’un week-end, je laisse bien volontiers ma place aux autres quand il n’y a pas une dimension sortant de l’ordinaire. Je suis exigeant, difficile et j’assume totalement. Bien entendu avec les tentatrices, je me suis fait piéger, dans le sens, que mes interventions dans des groupes ou des messages privés avec certaines étaient reportés en copie écran presque en temps réel à Nadège. Il y avait aussi des femmes honnêtes dont une qui était très attirée, mais qui ne voulait pas détruire ma relation, elle m’avait promis de se faire tatouer un « M » sur son poignet en ma mémoire sans que je ne lui demande quoi que ce soit. J’assume la responsabilité de la fin de relation Maitre/soumise avec Nadège.
Retour au menu Cliquez ici. . Quitter le site ici